Un clic mal placé. Un fichier partagé “juste pour gagner du temps”. Et soudain, la panique : “Et si j’avais fait une erreur ?”
Rassure-toi, tu n’es pas seul. Dans beaucoup d’entreprises, les employés préfèrent se taire plutôt que d’admettre un oubli ou une bourde. Pourtant, c’est souvent le silence – pas l’erreur – qui coûte le plus cher.
1. La peur du blâme : l’erreur comme faute personnelle
Avouons-le : dans de nombreuses TPE et PME, on confond encore erreur et incompétence.
Résultat : un collaborateur qui clique sur un lien piégé ne dit rien, par peur de “se faire taper sur les doigts”.
Mais cette peur du jugement est un vrai poison pour la sécurité.
Car plus une erreur reste cachée, plus elle laisse le temps à un attaquant d’en profiter.
💡 Exemple concret : un employé remarque qu’il a envoyé un fichier client à la mauvaise adresse. Il n’ose rien dire. Trois jours plus tard, le destinataire malveillant publie les données sur Internet.
Un simple signalement immédiat aurait permis de bloquer le compte et d’alerter les clients à temps.
2. La culture du “pas de nouvelles, bonnes nouvelles”
Dans les petites structures, la priorité est souvent de “faire tourner la boutique”.
La cybersécurité, elle, vient après.
On se dit que tant qu’il n’y a pas de panne visible, tout va bien.
Mais une erreur passée sous silence peut se transformer en crise : un virus qui se propage, une sauvegarde corrompue, un mot de passe partagé qui circule encore après un départ.
Créer une culture où signaler une erreur est perçu comme un acte de responsabilité, pas de faiblesse, change tout.
Cela suppose que la direction montre l’exemple : reconnaître elle-même ses propres oublis ou maladresses. Oui, même le patron qui a “oublié d’activer le double facteur” peut en rire, tant qu’il en tire une leçon.
3. Trop de complexité, pas assez de confiance
Autre frein fréquent : le flou.
À qui signaler une erreur ? Comment ? Que va-t-il se passer ensuite ?
Si le processus n’est pas clair, la plupart des gens préfèrent ne rien faire.
Quelques bonnes pratiques :
- Simplifier le signalement : un canal clair (email dédié, bouton interne, message Teams “incident sécurité”).
- Valoriser la transparence : remercier ceux qui osent parler d’une erreur, même minime.
- Rendre les erreurs anonymes dans certains cas, pour libérer la parole.
Et surtout : former, encore et encore.
Un collaborateur sensibilisé saura qu’une erreur n’est pas une honte, mais une opportunité d’apprendre et de renforcer la sécurité collective.
4. Transformer la peur en réflexe utile
Signaler une erreur, c’est comme signaler un feu naissant avant qu’il n’incendie tout l’immeuble.
Une TPE qui instaure ce réflexe gagne en résilience : les incidents sont détectés plus tôt, les impacts sont réduits, et la confiance entre collègues grandit.
👉 Moralité : ce ne sont pas les erreurs qui fragilisent une entreprise, mais le silence qui les entoure.
Conclusion : et si on apprenait à célébrer les erreurs ?
La prochaine fois qu’un employé t’avoue avoir cliqué sur un lien douteux, dis-lui merci.
Il vient de t’éviter une catastrophe.
L’erreur est humaine. Le silence, lui, est un risque.
Alors mets en place une culture où signaler une erreur est un acte de sécurité, pas une faute.
Et si tu veux savoir par où commencer, fais un test : demande à ton équipe quelle serait la première chose à faire après une erreur. Tu risques d’être surpris… et c’est le début du changement.
